La pêche au broumé du thon rouge de méditerranée est une technique de pêche destinée à combattre un adversaire puissant pouvant dépasser, parfois aisément les 100 kg.
C’est une pêche qui se pratique pendant une période définie par arrêté, généralement du début juillet jusqu’à la mi-octobre.
Tous les pêcheurs qui la pratique sont soumis à la délivrance d’une autorisation nominative sur un bateau défini à l’avance.
Le broumé.
Le principe de la technique est d’attirer jusqu’au navire les thons en jetant à l’eau régulièrement un broumé.
Le broumé est généralement constitué de morceaux de sardines coupées et d’un mélange de sardine hachées pouvant être adjuvanté d’autres matières que l’on appelle communément la strouille.
L’ensemble du broumé à pour but de créer dans l’eau un chemin d’effluves et doit permettre aux poissons de remonter vers le bateau.
La régularité avec laquelle on le jette à l’eau est primordiale dans cette pêche afin ne pas créer de trous dans ce sentier olfactif. Le thon qui possède un odorat fort développé ne doit pas perdre la trace, tout comme un chien de chasse qui suit une proie.
Le matériel.
Quand un poisson remonte le broumé, il va en arrivant au navire trouver des appâts placés sur sa route.
De fait, plusieurs cannes sont disposées sur le bateau et présentent à des profondeurs différentes des appâts choisis pour leur appétence. On doit prendre un grand soin à bien les présenter.
La ligne où l’appât est au plus profond se trouve toujours au plus loin du bateau. En règle générale on présente un appât tous les dix mètres de profondeur.
Chaque ligne dispose d’un flotteur qui peut être au choix, une bouteille en plastique vide, un morceau de polystyrène ou un ballon de baudruche. Le rôle du flotteur est de caler l’appât à la profondeur voulue. Le flotteur est relié au fil de la ligne par un cassant (en général un élastique) qui lors de la prise de l’appât par le poisson va céder et permettre au poisson de partir avec sa prise. On prendra soin de récupérer ensuite le flotteur à bord.
Dans cette technique, il est possible de pêcher soit en dérive, soit au mouillage. L’observation du courant et de la dérive du bateau est déterminante. Dans le cas d’une pêche au mouillage, on utilise un mouillage sur bouée ancrée. Il est alors facile de larguer rapidement sa ligne d’amarrage pour suivre le poisson avec le bateau lors des premiers rushs et récupérer rapidement du fil.
Le combat.
Quand un poisson mord sur un appât, on appelle cela un départ. Dès qu’une canne entre en action on se doit de remonter rapidement les autres lignes et dégager la zone pour que rien ne puisse gêner le bon déroulement du combat à venir.
Il est temps alors d’enfiler son baudrier et de saisir fermement la canne. Les premiers rushs sont en général très éprouvant pour le matériel et surtout pour le moulinet. La qualité du matériel est primordiale si l’on veut combattre efficacement ce puissant prédateur. Les disques carbone du frein qui entrent en action dans un bruit strident exaltent alors l’adrénaline du pêcheur.
Dès que le poisson est bridé, c’est à dire qu’il ne prend plus de fil, il va falloir tirer sur la canne pour le ramener jusqu’au bateau. Selon la taille du poisson un bon moment peut être nécessaire, parfois deux ou trois bonnes heures, mais quelle joie de voir soudain apparaitre sous la surface bleu azur ce magnifique poisson.
Préserver le poisson.
Pour ceux qui le pêche le thon en « no-kill », rappelez vous bien qu’il ne peux respirer qu’en étant en mouvement. Sous peine de le voir s’asphyxier et mourir plus tard dans les profondeurs, il faut rapidement le dégager de son hameçon et le laisser retrouver son biotope. Comme le mentionne la règlementation de cette pêche, il est formellement interdit de le monter à bord. Faites autant de photos de lui au pied du bateau que vous le désirez mais oubliez de l’exposer sur vous en trophée, il vaut vraiment mieux que cela.
Afin de favoriser au mieux sa remise en liberté, surtout si le combat à été long, prenez le temps de le réoxygéner. Démarrez lentement le moteur et maintenez latéralement le poisson sur le bord du bateau quelque temps avant de le relâcher.
Voila tout est dît ou presque sur cette technique de pêche, il ne reste plus qu’à préparer le broumé, bien vérifier le matériel pour préparer au mieux sa prochaine sortie.