Le thon rouge de méditerranée (Thunnus thynnus) est l’espèce pélagique la plus connue, présente dans l’atlantique et en méditerranée.
Un poisson mythique pour la pêche, nageur infatigable et combattant redoutable.

Le mot « thon » qui vient de la langue d’oc a été emprunté au nom latin thunnus, lui-même venant du grec ancien θύννος (thynnos), dérivé du verbe « thynno » désignant l’action  « de se lancer ou de se ruer ».

L’appellation « thon » s’utilise pour différents taxons (entité d’êtres vivants regroupés parce qu’ils possèdent des critères communs du fait de leur parenté), appartenant tous à la famille des scombridés comme la bonite ou le maquereau.

On  recense sur les océans de la planète, 14 taxons différents.
Parmi les plus connus on peut citer :

  • Le listao (Katsuwonus pelamis) le plus pêché.
  • L’albacore (Thunnus albacares) ou thon jaune.
  • Le patudo (Thunnus obesus) ou thon obèse.
  • Le germon (Thunnus alalunga).
  • Le thon rouge (Thunnus thynnus).

Morphologie.

Les grands thons rouges peuvent dépasser les 3 mètres et atteindre jusqu’à 600 kg. Ils peuvent vivre plus de 20 ans.

Les thons comme toutes les espèces de la famille des sombridés ont un corps fusiforme, rigide et surtout très hydrodynamique.
Le dos de sombre tranche avec les flancs et le ventre de couleur nacrés.

Le corps présente deux nageoires dorsales distinctes, le plus souvent séparées. La première est supportée par des épines dorsales, la seconde ne contenant que des rayons mous.
Les nageoires pelviennes sont insérées sous la base des nageoires pectorales.
La nageoire caudale est profondément échancrée.
Pêche sportive du thon en méditerranée

Tous les scombridés ont une paire de carènes caudales au milieu du pédoncule caudal à la naissance de la nageoire caudale et des pinnules de chaque côté du corps entre la seconde dorsale et la caudale.

Excellents nageurs, leur corps est conçu pour une nage performante à la fois en vitesse et en endurance. Ils ont la particularité de posséder des encoches et des dépressions sur le corps leur permettant  de replier la première nageoire dorsale, la nageoire anale ainsi que les nageoires pelviennes et pectorales lorsque qu’ils nagent rapidement, accentuant leur hydrodynamisme. La queue en forme de lune est assez rigide et fixée sur un pédoncule court et musclé. Toutes ces particularités font de lui une véritable torpille dans l’eau lui permettant d’atteindre des vitesses de plus de 70km/h.

Cependant, pour satisfaire leurs besoins en oxygène et par conséquent rester en vie, les thons doivent nager sans cesse.

En effet, contrairement aux autres poissons qui contractent leurs mâchoires et leurs opercules pour pomper l’eau à travers leurs branchies, les thons ventilent leurs branchies en maintenant un flux d’eau continu de leur bouche jusqu’aux branchies. C’est la façon la plus efficace pour récupérer une quantité importante d’oxygène avec un coût énergétique moindre.
Seul inconvénient : les thons ne peuvent s’arrêter de nager sous risque de suffoquer. Ils doivent donc en moyenne nager au moins à 0.65 m/s pour maintenir un flux d’eau vital.

C’est la raison pour laquelle les monter à bord pour faire des photos est formellement interdit lors de leur pêche en no-kill (lire la règlementation).

La surface d’échange des branchies du thon est 30 fois supérieure à celle des autres poissons.
Pour transférer l’oxygène des branchies vers les muscles, les thons ont un cœur proportionnellement 10 fois plus gros et qui bat 3 fois plus vite que les autres poissons.
Le taux d’hématocrite dans son sang est de l’ordre de 40%.

Aspects physiologiques de la nage du thon.

Comme la plupart des poissons, le thon possèdent deux types de muscles:

  • Les muscles blancs, fournissent les pointes d’énergie (vitesse de pointe)
  • Les muscles rouges, permettent de maintenir une nage rapide soutenue.

La proportion de muscles rouges est cependant plus importante chez les thons que chez les autres poissons. Leurs muscles blancs majoritaires, peuvent fonctionner en condition d’aérobie comme d’anaérobie (avec ou sans oxygène).
Les muscles rouges sont situés de part et d’autre de la colonne vertébrale et s’étendent latéralement.

La thermorégulation>.

Du fait de leur besoin de nager continuellement, le métabolisme musculaire des thons produit de la chaleur en permanence .

Les thons sont des animaux poïkilothermes, (se dit d’un organisme dont la température interne varie). Ce sont les seuls poissons, avec certains grands requins, à posséder un système d’échangeurs de chaleur.  Ce système complexe, que l’on nomme « rete mirabile », leur permet de conserver au chaud muscles et viscères et ainsi de pouvoir plonger dans des eaux profondes et froides.

Toutefois, ce système n’est pas aussi élaboré chez toutes les espèces de thons et diffère entre les jeunes et les adultes.

Après une plongée profonde et prolongée, le thon peut accélérer la récupération d’une température corporelle plus élevée dans les eaux chaudes de surface en désactivant son système thermorégulateur et en permettant au sang de se réchauffer au contact de l’eau.

La température corporelle élevée des thons leur permet :

  • Une contraction plus rapide des muscles rouges à un rythme proche de celui des muscles blancs, contribuant ainsi à une nage rapide.
  • Un transfert plus rapide de l’oxygène du sang vers les cellules musculaires.
  • Une récupération plus rapide en augmentant la dégradation de l’acide lactique (résultant de la contraction des muscles).
  • Une bonne vision en profondeur en maintenant une température élevée au niveau des yeux et du cerveau.

Distribution.

Le thon rouge est présent dans l’Atlantique, dans la Méditerranée et autrefois en mer du Nord.

Habitat.

Les thons sont des poissons marins pélagiques qui vivent à proximité de la surface des eaux équatoriales, tropicales et tempérées. Les thons passent la plupart de leur temps au-dessus de la thermocline, mais sont capables de plonger à plusieurs centaines de mètres pour rechercher leur nourriture.
Le thon rouge peut ainsi plonger à plus de 1000m de profondeur.

Les individus les plus petits et les juvéniles sont surtout épipélagiques (entre la surface et la thermocline) alors que les individus plus gros tendent à être mésopélagiques.

Comportement.

Les thons ont un comportement grégaire. Ils se regroupent en bancs leur permettant de chasser de manière plus efficace. Ces bancs peuvent regrouper jusqu’à 5000 individus. Certaines variétés de thons se regroupent en fonction de leur taille. Le regroupement des poissons en banc offre une protection aux juvéniles placés au centre. La formation en banc leur permet aussi de dépenser moins d’énergie pour nager. La position de chaque poisson dans le banc est maintenue grâce à sa ligne latérale et ses capteurs et la structure du banc s’apparente à celle des atomes d’un cristal.

L’alimentation.

Ce sont des prédateurs opportunistes. Les thons adultes se nourrissent surtout de poissons pélagiques, épipélagiques (thons juvéniles) et mésopélagiques (crustacés et céphalopodes).

Les thons chassent leurs proies à vue. Pour satisfaire leurs besoins, ils doivent parcourir de grandes distances. Pour chasser leurs proies en banc, les thons cherchent à disperser les poissons en cassant les bancs. Ils peuvent détecter des traces infimes d’huiles, de protéines et d’acides aminés qui composent le mucus de leurs proies. Lorsque les proies sont à portée, les thons peuvent exhiber un comportement particulier semblable à la « frénésie » (accélération de la nage, changement de la nage, claquement des mâchoires, apparition de bandes sombres sur les flancs).

Si on peut observer leurs comportements de chasse pendant la journée, les thons se nourrissent aussi au début de la nuit lorsque le micronecton mésopélagique remonte vers la surface.

La reproduction du thon.

Maturité et fécondité.

A l’exception des thons rouges, la plupart des thons et espèces voisines atteignent l’âge de leur maturité entre 2 et 5 ans.

La ponte.

La ponte du thon rouge est saisonnière.

Ils frayent dans les zones où la survie des larves est la plus grande. Le thon rouge d’atlantique et de méditerranée présentent un comportement de « homing » et retourne se reproduire chaque année vers la zone où il est né.

Les thons pondent en pleine eau à proximité de la surface. Les œufs sont relâchés par les femelles en plusieurs fois.

Le nombre d’œufs à chaque ponte varie entre 2 et 70 millions d’œufs.

Croissance.

On distingue les étapes suivantes de la croissance :

  • les larves (issues des œufs et d’apparence très différente des autres étapes)
  • les juvéniles (d’apparence semblable aux adultes mais sexuellement immatures)
  • les adultes (sexuellement matures)

Taux de croissance.

La plupart des scombridés ont une croissance rapide et atteignent leur taille adulte en quelques années. Les taux moyens de croissance dépendent de l’espèce, de l’âge et de la zone, mais en général, les taux de croissance des thons varient entre 20 et 30 cm par an et décroissent avec l’âge.

Longévité.

La longévité des thons varie entre quelques années pour les thons les plus petits et 12 à 15 ans pour les plus gros. Le record appartient au thon rouge du Sud (25 ans) et au thon rouge Atlantique (20 ans).

Mortalité naturelle.

La mortalité des thons adultes varie entre 0,2 et 0,6. La mortalité des juvéniles est plus élevée.